samedi 9 avril 2011

A nos martyrs : pour qu'ils ne restent pas anonymous...

Cette année, la fête des martyrs aura certainement un sens renouvelé, peut-être même nouveau. Ces martyrs ne sont plus seulement ces lointains alleux assassinés par l'impitoyable main de la France ou à cause des trahisons de H.Bourguiba. Nos martyrs s'appellent aussi Manel Bouallegui, Youssef Fitouri et Ahmed Kriaa, ils vivaient à Thala, Regueb ou le Kram et sont morts pour notre liberté entre décembre 2010 et janvier 2011. Ils sont nos héros anonymes...

   Ils sont 250 peut-être plus nombreux, tous brutalement assassinés pas la police de Zaba entre décembre 2010 et janvier 2011. Traversés par les balles de leurs concitoyens en uniforme supposés les protéger. Leurs meurtres nous ont indignés, leur bravoure nous a armés de courage et poussés dans la rue pour réclamer justice et liberté. Pourtant, à l'heure où les lâches et les opportunités blanchissent leur passé dans les mass-médias, ils demeurent dans l'indifférence. Tout comme les cybers-justiciers, qui ont brisé la puissance du tyran par le symbole du masque, nos martyrs sont anonymous.


   Les regrets des vivants ne ramènent pas les morts, et les incitatives de noble culpabilité pour ériger un mémorial de pierre ou d'acier pour nos martyrs pilulent sur l'internet. Mais avant de graver des noms sur la roche qu'érodera le temps, nous gagnerons peut-être à réfléchir à la meilleure manière d'honorer nos héros et leurs legs.

  Nos héros anonymes ne sont pas certainement pas morts pour les causes de l'obscur touriste de la politique R.Ghannouchi. Ils ne se sont pas sacrifiés pour le judas jaune N.Chebbi, qui s'attèle à laver avec zèle l'honneur des RCD'istes après s'être empressé de partager leur blanc, trahissant ainsi la base naïve de son parti ; ces vils Kamel Morjane et Ahmed Friaa et leur indécente "Initiative" pour un retour de l'RCD. Ils n'ont pas brisé leurs destins et brûlé leur vies pour les hypothétiques projets de Société de M.ben Jaafar A.Brahim et autres cartooniens de l'ère Zaba.

  A l'heure ou la division s'insinue sournoisement parmi nos rangs citoyens, où nous voyons les réflexes individualistes prendre le pas sur l'intérêt commun, nous devrions peut-être penser à nos autres anonymous, tatouer leur devise sur nos peaux et la graver sur nos courages : "We do not forgive, we do not forget ", pour ne jamais pardonner à leur assassins, et ne jamais oublier ces valeurs pour lesquelles ils sont morts :  Justice, Dignité, Liberté. 
----------------------------------------------------------------------------Kerim Bouzouita
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