mercredi 27 juillet 2011

Tunisie : les billets de banque font la révolution !


Les Tunisiens sont désormais un peuple révolutionnaire c'est incontestable, (enfin, il y a aussi des con-tre-révolutionnaires, mais on en reparlera une autre fois).
 
De la cyber-dissidence de TunEzine au cyber-activisme de Sayyab Sala7, des émeutes de Sidibouzid au "Dégage" de l'avenue Habib Bourguiba, puis encore : Kasba I, Kasba II, Kasba X...
 

Les citoyens tunisiens se sont exprimés pour manifester leur indignation et arracher leurs libertés individuelles avec les pierres et les pixels.
 
Mais alors que les manifestations de rue et sit-in semblent ne plus mobiliser et que même les ignobles et les infâmes - les flics et les obscurantistes - ont adopté cette pratique (après le 14 janvier bien entendu), il fallait donc trouver de nouvelles idées pour garder pied dans l'espace public et défendre le bifteck révolutionnaire...
 
Après la manifestation permanente pour la liberté d'expression #FreeFeriani, lancée par les blogueurs tunisiens, la campagne  Montre ton indignation sur les billets de banque !!!  risque bien de créer la sensation.

L'idée est simple : il s'agit d'inscrire sur un billet de banque le message que chaque citoyen souhaite défendre, par exemple :
  Sayab Sala7 - #FreeFeriani - تنظيف لقضاء توا توا - #ACAB - رجعوا فلوس الشعب - Mongia épouse-moi tawa tawa rani ضبعت - Fuck Labib...

Le génie de cette idée réside dans le fait que les billets de banque sont des tracts gratuits qui circulent partout et sans cesse de main en main...un potentiel viral infini...

Vous avez envie de participer à l'opération et de défendre le bifteck démocratique, mais vous vous dites que c'est illégal d'écrire sur des billets de banque ?
 

Figurez-vous que non ! C'est tout à fait légal, et ce n'est pas la première fois que les tunisiens manifestent par le biais du billet de banque.

Déjà, en 2005, le blog collectif Nawaat avait lancé - dans le cadre de la campagne YezziFock - l'opération "Le dinar  dit : Yezzi Fock



Le mot de la fin ?

Rappelez-vous bien qui sont les gens et les forces auxquels  nous faisons face ; il ne faut jamais rien leur céder. Alors diffusez les messages et faites parler vos dinars !


PB (Post Blogtum) :  Cher lecteur (oui oui, je caresse toujours le lecteurs dans le sens du pixel en fin de billet), si tu veux que ton ou tes billets de banques soient intégrés dans une vidéo qui sera diffusée sur le net, envoie une photo ou un scan à l'adresse mail : Kerim@journalist.com

jeudi 14 juillet 2011

Tunisie : Nous blogguons la Liberté...#FreeFeriani

L'opération "14 juillet, journée du blogging pour la liberté d'expression en Tunisie", fut une nouvelle démonstration de la détermination de la blogo-galaxie Tunisienne à défendre la liberté d'expression.
Tn Positif,أبو التوأمين, Arij B, l'incurable Fille dérangée et d'autres blogueurs se sont unis autour d'un seul message : "On ne touchera plus jamais à la liberté d'expression en Tunisie!"



Alors que la Rue Égyptienne vient de faire plier son gouvernement et gagne son bras de fer contre 600 hauts fonctionnaires corrompus de la honteusement célèbre police de l'ex-dictateur H. Mubarak,  la cause qui a le plus inspiré les blogueurs tunisiens fut logiquement #FreeFeriani, l'appel pour la libération de Samir Feriani, premier prisonnier d'opinion dans la Tunisie de la l'après 14 janvier.

Après la lecture des posts des différents blogueurs, il m'est paru difficile de rajouter une pièce à l'édifice de liberté que nous sommes entrain de bâtir. Le premier reflex fut de sniper un post contre les pires ennemis de la liberté dans notre Tunisie nouvelle et je cite : la flicaille pourrie, les patrons de presse lâches et corruptibles, les miliciens et les meuniers médiatiques, les juges et les avocats qui déshonorent chaque jour leur vocation pour se remplir les poches et enfin, les opportunistes de la politiques trop occupés à faire leur pub et à vendre leur ragoûts infecte en divisant les citoyens en factions politiques ennemies au lieu de servir l'intérêt et le commun Avenir ?

Mais, j'ai préféré cette fois-ci mettre en veille le bulletblogging pour rendre un hommage à tous nos blogueurs, tweeples, facebookeurs et tous les combattants de la liberté en Tunisie et ailleurs.

Pour cet hommage, je cèderai donc le mot à Sir William Henley qui écrivit, en 1885, ce poème sur son lit d'hôpital comme une démonstration de sa résistance à l'adversité.

Invictus, ou bien "celui qui ne peut être vaincu", pour que nous soyons toujours animés par cette volonté de ne plus jamais céder devant les ennemis de la liberté. La vidéo nous livre une magnifique lecture d'Alan Bates. Je tente, pour l'occasion, une première traduction en arabe de ce magnifique poème.











 لا يقهر 
 ويليام هينلي

من هذا الظلام الخانق
سوداء مثل ليلة من الجحيم 

أشكر الآلهة من أي نوع 
عن نفسي التي لا تقهر


في حضن شرسة للظروف
أنا لم أبكي أو
أشتكى
رغم الضربات المتكررة للمصير،
رأسي ملطخ بالدماء لكني لا أقهر.

لقد جئت إلى هذا العالم الغضب والدموع
لا يلوح في الافق الرعب والليل ،
فإن ظلال السنوات المظلمة
لن أعرف الخوف

ضيق جدا هو السبيل
على الرغم من الاتهامات واللوم ،

أنا سيد قدري ،
أنا قائد روحي


Invictus
William Henley


Depuis l'obscurité qui m'envahit,                                   
Noire comme le royaume de l'enfer,
Je remercie les dieux quels qu'ils soient
Pour mon âme indomptable.

Dans l'étreinte féroce des circonstances 
Je n’ai ni gémi ni pleuré  
Sous les coups répétés du sort,
Mon esprit est ensanglanté mais inflexible.


Au-delà de ce monde de colère et de larmes
Ne se profile que l'horreur de la nuit, 
Les années s'annoncent sombres 
Mais je ne connaîtrai pas la peur


Aussi étroit soit le chemin, 
Bien qu'on m'accuse, qu'on me blâme, 
Je suis le maître de mon destin, 
Je suis le capitaine de mon âme.






mercredi 13 juillet 2011

Le 14 juillet, blogguer pour la liberté d'expression !

C'est parti ! Lancée par la blogueuse tunisienne Fatma Arabicca.- emprisonné par le régime ben ali en 2009 pour s'être librement exprimée sur son blog - l'opération "14 juillet, blogguer pour la liberté d'expression" invite tous les blogueurs sensible à cette cause et les internautes qui n'ont pas encore de blog à saisir cette occasion pour créer leur propre blog et s'exprimer pour la promotion de la liberté d'expression. Cette liberté encore menacée par les vieux réflexes zabatistes, les mesures dangereuse pour la re-censure d'Internet et les agissements condamnables dans l'affaire Samir Feriani de l'appareil sécuritaire tunisien qui a kidnappé et emprisonné un homme pour s'être exprimé dans un magazine. Cette affaire n'est pas un cas isolé puisque le journaliste Néji Khachnaoui est également convoqué par l'appareil judiciaire à cause d'une pleinte déposée contre lui, pour s'être indigné contre le clan mafieux, par un obscur complice de Zaba. Ici toute l'affaire.

vendredi 8 juillet 2011

Blogueurs et Artistes Unis pour la Liberté d'Expression !

Il est désormais manifeste que la programmation des grands Festivals de l'été financé par nos impôts - sauf quelques exceptions - n'a rien de révolutionnaire cette année à cause de la présence massive d'artistes mauves qui se sont longtemps engraissés grâce au système zabatiste en chantant, entre autres et sans vergogne "vive le 7 novembre". Le mal est fait et il est fort à parier que le mandant étonnamment novembriste du sinistre de la culture actuel rentrera à jamais dans les "anales".

Après la volonté de certains de re-censurer Internet, les rapports alarmants sur les méthodes ignobles toujours utilisée par l'appareil sécuritaire, la censure qui sévit encore dans les mass-médias publics, cette programmation serait une autre une victoire des contre-révolutionnaires t'indignera-tu cher lecteur ?

Et tu aurai bogrement raison ! Mais celà serait sans compter avec les blogueurs et les artistes qui sont entrain de jouer un sacré tour aux sempiternels réseaux politiques et culturels qui favorisent cette ignoble inertie contre-révolutionnaire.

A la demande des blogueurs et activistes (Fatma Arabicca, Nawaat, , etc.), des artistes comme Bendirman et Emel Mathlouthi se sont joint à l'Action pour la liberté d'Expression, une série d'opérations visant à sensibiliser nos concitoyens à la nécessite de lutter sans concessions pour ne plus jamais céder du terrain aux ennemis de la liberté.

La première opération "#FreeFeriani" - concernant le haut fonctionnaire de police Samir Feriani kidnappé et emprisonné après avoir dénoncé les assassins présumés des martyrs de la révolutions - a été lancée sur la scène du Festival de Carthage où Emel Mathlouthi a fait passer le message d'une cause partagée par les blogueurs et les artistes :

"Plus de prisonnier d'Opinion dans la Tunisien nouvelle, liberté pour Samir Feriani"
Pour la suite de l'opération ne ratez pas le concert de Bendirman samedi 9 juillet !
Il y a fort à parier que cette association entre artistes et blogueurs constituera l'une des alliances des plus originales et des plus déterminée à faire triompher les valeurs de la Tunisie Nouvelle : Liberté, Dignité, Justice...

Citoyens, blogueurs, artistes vous voulez vous renseignez ou rejoindre l'opération #FreeFeriani ?

hashtag : #freeferiani
email : freeferiani@gmail.com

Mise à jour des actions de l'OP #FreeFeriani




lundi 4 juillet 2011

Tunisie 2011 : le Sinistre de la Culture !

C'est parti, les grands Festivals (in)Culturels de l'été démarrent demain. Cette année, bien évidemment, la grille estivale aurait pu être l'occasion historique d’assister une programmation Ré-vo-lu-tio-naire !

Mais après la polémique "Lotfi Bouchnak", l'annonce du programme de Carthage et de Hammamet révolte nombre de jeunes producteurs ainsi qu'une partie de l'opinion publique qui crie au scandale. Qu'en est-il réellement ?

2011, fut une occasion historique pour le ministère de la culture de remédier à 23 années de programmation (in)culturelle soumise aux pressions du régime de la tyrannie et au népotisme qui gangrène le domaine de l'art et plus largement, les rouages de la Culture 'officielle' en Tunisie.

D'ailleurs, c'était bien parti, l'ouverture du Festival de Carthage, d'abord livrée dans un papier cadeau trop froissé mais sans imagination, pour ce rendez-vous avec l'Histoire en tout cas, au talentueux Lotfi Bouchnak, sera finalement attribuée - sous pression d'un syndicat qui a su faire le grand ménage parmi ses rangs - au légendaire Ridha Chmak. Le génial luthiste qui a eu l'excellente idée de réunir autour de lui la dream team des musiciens tunisiens de tradition orientale ainsi que de jeunes voix, toujours fidèle à sa démarche de boosting des jeunes artistes.


Mais, la révolution culturelle s'arrête presque là. A part quelques rare artistes révolutionnaires dans un sens ou l'autre du mot (artistique, esthétique, socio-politique) comme Badiaa Bouhrizi, Yasser Jradi , Bendirman, Dali Kammoun, Khaled Ben Yahia ou encore 5 rappeurs du même crew réduits à manigancer un sit-in devant le ministère de la culture pour arracher leur scène ; on se retrouve au mieux avec des révolutionnaires de la 25ième heure, champions du Self Banding, et d'autres zombies mainstream, convenus, mâchés, digérés, vomis et re-vomis après avoir injecté de l'opium abrutissant dans nos oreilles durant deux décennies chantant la belle carte postale que Zaba vendait aux étrangers.

Au pire, nous nous retrouvons avec les pires des pires : des artistes mauves, novembristes, ces meuniers qui incitaient hier encore, sans vergogne et à plat ventre leur maître Zaba à se représenter ad vitam.
D'ailleurs, certains d'entre eux continuent à soutenir (toujours) sans vergogne les épouvantails de l'ancien régime, ceux-là mêmes qui ont osé cette ignoble "initiative" néo-RCD'iste.

Décidément, Azedine Beschaouch vient de nous démontrer sans l'ombre d'un doute qu'il est un excellent archéologue: il a réussi à déterrer à la vitesse lumière tout le merdier culturel de Ben Ali qui commençait à peine à se décomposer dans les chiottes de la honte.

Mr le Ministre de la Culture, en vous entourant d'une commission de fossiles illégitimes vous avez méprisé cette jeunesse à laquelle vous devez votre liberté de parole et votre siège de ministre. Mr le Sinistre de la Culture (pardon, je voulais dire ministre), vous venez  également de rater une occasion historique de rendre justice à la culture tunisienne en bousculant l'Establishment. 

Que vous aurait-il couté de laisser enfin la place aux jeunes artistes talentueux dont certains ont joué leur vie sur un verse de rap contestataire ou un riff de guitare metal assoiffé de liberté ? Ces jeunes qui luttaient au moment même où la plupart des artistes que vous avez programmés s'engraissaient avec le 3arboune des mariages des mafias et les gros cachetons issus de nos impôts généreusement distribués par le Ministère de l'Inculture de Ben Ali et de ces castrats de ministres ?

Chers lecteurs, arrêtons-nous un instant pour découvrir ou redécouvrir ensemble  le Génie de cette jeunesse tunisienne. Tous ces artistes qui méritent largement la scène encore confisquée par les zombies de l'ère révolue. Bonne écoute!

Férid el Extranjero - Lak3y - Armada Bizerta  - Mos Anif Nafass - Yram - Barzakh -Karkadan - Fadhel Boubaker -Lemaf-Jasser Haj Youssef - Zemeken - Neshez   - Selma Chekili - Gultrah Sound System (ce groupe n'existe plus, mais c'est tellement bon !) - et il y a tant d'autres artistes à rajouter à cette liste...

Cet été encore, notre culture demeurera dans l’Underground. Et ce mot échappe certainement au ministre et aux résidus d'une ère révolue qui hantent et "hontent" encore le ministère de la culture, je vous l'explique ici :

L'Underground, ce sont ces jeunes artistes et tous nos braves. Lorsque tout le monde marchait la tête en bas, eux marchaient debout et étaient confondus avec les fous. Alors, ils n'ont eu d’autre choix que de creuser la terre avec leurs mains et leur Art jusqu'aux profondeurs des âmes de la Nation, juste là où les générations précédentes n'avaient laissé qu'un sombre abyme de déserteurs.

Et c’est de là seulement qu’ils ont pu agir et semer les graines de la dissidence, parce que c’est dans l’Underground que s’élaborent toujours les valeurs de l’avenir, les valeurs qui font tourner la roue de la vie.    

Je sais que cela vous échappe encore Mr. le Ministre parce que derrière le masque anonyme de l'Underground, hurlent nos âmes ensanglantées et vaillantes tendues vers un avenir meilleur, mais vous ne saurez jamais...

Le message est clair : le Ministère de la Culture est une forteresse qui nous allons prendre d’assaut par tous les moyens pour que des artistes comme lui méritent mieux que la cécité du ministère actuel.
Qui ça lui ? Vous le reconnaitrez certainement. Cliquez ici pour le redécouvrir !

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