vendredi 26 août 2011

Parce que le sang a coulé à Sidi Bouzid mais que les fleurs ont éclos à Carthage...

SidiBouzid - Centre Ville

"Le sang a coulé à Sidi Bouzid mais que les fleurs ont éclos à Carthage...", 8 mois après la chute du tyran, à Sidi Bouzid, c'est ce sentiment qui domine le quotidien.

Ici, il n'y a pas de "jasmin", mais il y a une foule de gens : jeunes, vieux, hommes et
femmes qui attendent et espèrent devant la municipalité qu'aujourd'hui,peut-être, il y aura du travail pour eux.










SidiBouzid - Centre Ville -
Emplacement préféré de M.Bouazizi

Chantiers publics, cueillettes, nettoyage, tout est bon à prendre, 8 dt, 10 dt ou 15 dt la journée pour les plus chanceux. Et à Sidi Bouzid, c'est comme ça tous les jours...Un autre vendeur de fruit s'est appropriée la place préférée de Mohamed Bouazizi.






Pendant ce temps-là, à 265 km au Nord, Tunis et sa banlieue cueillent les fruits de la révolte. Les chanteurs mauves s'engraissent à coup de gros cachetons en chantant la révolution du 14 janvier. les scénaristes et les publicitaires du Ramadan récupèrent maladroitement et sans aucune pudeur la révolution du 14 janvier.

Puis les pires, les indécents, les ambitieux récupérateurs avides de pouvoir : les politiques. Ceux-là même qui ont envahis l'espace public avec leurs campagnes publicitaires omniprésentes.

J'accuse le PDP, Ettakattol, Ennahdha, et l'Union Patriotique Libre qui à coup de grosses liasse billets... des dizaines et des dizaines de milliards de nos millimes - dont ils préfèrent taire les sources - ont transformé le débat socio-politique en un concours d'affiches et de spots vidéo sanctifiant le 14 janvier. 

J'accuse ces partis d'incompétence, et d'arrivisme parce qu'ils ont investi des milliard en image de marque et n'ont pas investi un sous pour les fils de Sidi Bouzid. J'accuse les plus vicelards d'entre eux avec leurs associations de bonne charité (le PDP et Ennahdha) de faire perdurer l'esprit du charitisme opportuniste ou bourgeois qui s'achète des voix ou une bonne conscience contre des cartons de biscuits et de vêtements négociés dans une friperie.

Détrompez-vous, el bouzidi ne veut pas de votre charité, il n'est pas non plus paresseux. Il veut travailler, gagner de quoi survivre et rêver d'un meilleur avenir pour ses gosses. C'est ainsi, el bouzidi meurt toujours debout...Et sur les murs de sa ville, il nous rappelle que c'est la révolution de la liberté et de la dignité du 17 décembre, et non pas du 14 janvier.


Parce qu'au fond, il a raison, c'est le 17 décembre que le cours de l'Histoire a changé...


SidiBouzid- Centre Ville 25/08/2011







4 commentaires:

  1. le 17 décembre, il s'était passé quoi? Pardonne mes lacunes de savoir.... (Gregor F.)

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  2. @Mehdi Ey : merci pour ta lecture.
    @Gregor : le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, un vendeur de fruits & légumes âgé de 26 ans s'est immolé devant le gouvernorat de Sidi Bouzid en signe de protestation contre l'oppression des autorités et sa condition sociale.
    Cet acte fut suivi par de nombreux autres suicides à Sidi Bouzid et ailleurs poussant les tunisiens à l'indignation et à la révolte.

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  3. Bon Article. J'approuve et J'accuse les charognards qui investissent dans la com au lieu de s'investir pour le pays. Hasta Siempre 17/12!

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